Classification : Pour tous publics
Que pourrait donner la rencontre de Magna Carta et
de Final Fantasy X ? C'est sans doute ce que se sont demandé les
développeurs de Gameloft qui nous offrent avec Eternal Legacy une
échappée dans des contrées féeriques. Malheureusement, pas question de
traînasser ou de profiter du paysage puisque comme c'est souvent le cas
dans la plupart des RPG, le sort du monde va de nouveau être entre vos
mains.
Alors que nous avons à peine le temps de dire ouf, l'aventure débute
sur les chapeaux de roue en nous flanquant deux Sith, oui enfin, deux
types en bures noires, débarquant dans un immense temple. Après avoir
fait connaissance avec l'un d'eux, qui n'est autre qu'Astrian le héros
principal, nous voilà déjà face à nos premiers adversaires. L'occasion
de découvrir les affrontements et à fortiori le système de jeu dans son
ensemble. Ce n'est qu'une fois occis quelques gardes peu revêches qu'on
découvrira que le second personnage se nomme Taric, qu'il arbore un look
peu avenant et que les deux amis vont devoir poursuivre un vil gredin
ayant volé la pierre de Varsh, qu'eux-mêmes convoitaient. Bien entendu,
Astrian découvrira ensuite qu'il aspire à une plus grande destinée qui
le fera rencontrer divers compagnons de route afin de sauver la veuve et
l'orphelin. Si ce n'est pas auprès du scénario d'Eternal Legacy qu'on
trouvera une quelque once d'originalité, ce ne sera pas non plus le cas
avec son système de jeu singeant tout ce qui a déjà été réalisé par une
kyrielle de jeux de rôle japonais. Est-ce un mal ? Loin s'en faut
d'autant que l'ensemble tient parfaitement la route.
Si le début de l'aventure verse dans le trip science-fiction, la suite opte pour des environnements plus chauds.
Ainsi,
si dans l'absolu, le tout fait diablement penser à du Final Fantasy X,
Eternal Legacy profite néanmoins d'une progression ne perdant jamais de
temps. On ne se demandera donc pas si cela vient ou non des limitations
inhérentes au support puisque l'histoire suit tranquillement son petit
bonhomme de chemin en nous balançant à intervalles réguliers des
dialogues entre les protagonistes. A ce sujet, signalons qu'on profitera
très rapidement de plusieurs combattants, certains quittant l'équipe au
profit d'autres. Une bonne idée pour amener prestement un peu de
changement au sein des combats puisque trois héros batailleront de
concert. Toutefois, retenez bien que vous pourrez choisir de ne diriger
qu'Astrian, vos deux compères agissant alors de leur propre chef. Il
sera toutefois possible d'orienter leur façon de jouer en optant pour le
rentre-dedans brutal, la défense, les soins, etc. Si ca ne vous
convient pas, libre à vous de passer par les Options pour pouvoir
contrôler l'ensemble de votre team. De son côté, Astrian pourra de son
côté attaquer, mettre à profit des compétences (liées à sa barre de
magie) se débloquant en fonction des niveaux ou bien utiliser des
objets. On pourra trouver dommage qu'il n'y ait pas de commande
«défense», la seule façon d'éviter les coups étant synonyme d'esquive
aléatoire.
La gestion des personnages et de l'inventaire se fait le plus simplement du monde.
Du
coup, pour pallier ce manque, il conviendra de bien gérer ses items. En
effet, vos compagnons n'ayant pas la possibilité d'user des objets se
trouvant dans votre inventaire, il faudra constamment «gâcher» un tour
pour leur redonner des PM, utiliser des antidotes... Il est donc un peu
idiot qu'un «soigneur» ne soit pas suffisamment «aware» pour aller
piocher dans notre réserve, par ailleurs bien fournie grâce aux nombreux
coffres à découvrir recelant moult trésors, afin de se redonner un
petit coup de boost. Du coup, pour revenir sur ce que nous disions plus
haut, on laissera vite tomber la gestion automatique de nos compères
pour avoir la main mise sur leurs choix vu que les affrontements se
déroulent en un semi-temps réel basé sur une jauge d'action. Dans tous
les cas, en prenant un peu de temps pour bien équiper ses compadrés, les
combats tourneront vite à notre avantage même si certains d'entre eux
sont inutilement longs, la palme revenant à ceux contre les boss d'une
longueur insoutenable et ce dès les premières heures de jeu. On
signalera aussi quelques rixes d'une difficulté surhumaine. On pensera
ici aux vers des sables pouvant nous empoisonner dès le départ et nous
faisant alors perdre plusieurs centaines de points de vie en un tour. Il
sera heureusement possible d'éviter les ennemis et donc de passer outre
quelques combats difficiles à gérer.
Si vous ne voulez pas diriger vos coéquipiers, optez pour l'orientation (attaque, sorts...) de ces derniers.
Quoi
qu'il en soit, les cristaux de sauvegarde et les checkpoints disséminés
çà et là nous éviteront de reprendre trop en arrière. Un signe qui ne
trompe pas et qui destine ce jeu à un large public loin d'être rompu à
l'exercice du level-up intensif. En somme, Eternal Legacy reste un jeu
peu inspiré mais très prenant d'autant que les jeux de rôle en 3D sont
loin d'être légion sur le support. Sorte de RPG pour les Nuls, à l'image
du très sympathique Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers Age sorti sur
PS2, le soft de Gameloft milite pour la simplicité, aussi bien dans la
gestion de l'inventaire, l'augmentation des niveaux synonyme de
nouvelles techniques ou pour ce qui est de la difficulté générale à
quelques exceptions près. On pourra donc lui reprocher de ne pas s'être
suffisamment émancipé de ses illustres modèles mais au final si la copie
reste la plus belle des flatteries, c'est encore mieux quand le
copier-coller se veut de qualité, ce qui est indubitablement le cas avec
Eternal Legacy. Aucune raison dans ce cas de faire la fine bouche...
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